Le 21 octobre 2015, lors de la « Digital week » au NUMA, le Social Media Club a invité plusieurs acteurs liés au web africain pour une analyse concrète du numérique. Cette conférence vise à déterminer les freins à l’expansion d’internet en Afrique, ainsi que les visions relatives au développement du web dans l’avenir.
Les contraintes liés au développement du numérique en Afrique
Le taux de pénétration du web est de 27 % en Afrique. Ce taux peu élevé est dû à une barrière économique. Selon Ludovic Centoze du groupe Orange, les investissements en télécommunication sont coûteux face à une clientèle démunie. Et ce, malgré les consommateurs du web africain émanant de la classe moyenne qui sont peu nombreux au regard d’une population qui vit en majorité dans les zones rurales. Par ailleurs, la lacune en termes d’infrastructures filaires est difficile à combler, à l’instar de la panne algérienne du 26 octobre 2015 qui a paralysé la connexion à 80 % du fait d’un seul câble défectueux. En deuxième lieu, le coût des connexions reste élevé en Afrique. D’après Christian Jekinnou, chargé de mission Nord/Sud, l’inexistence de serveurs locaux en est la cause principale. Les raisons d’ordre politique figurent également parmi les obstacles à l’expansion du numérique. D’une part, les troubles politiques causés par les opposants au régime en place sont à tort ou à raison attribués à la connexion aux réseaux sociaux. D’autre part, la corruption généralisée et les malfaçons sur le backbone ralentissent considérablement les travaux d’envergure liés à l’installation du câble océanique. Diane Audrey Ngako, journaliste, précise que les Etats sont les seuls garants des services publics et doivent faire des efforts dans ce sens.
L’avenir du numérique en Afrique
L’Afrique est pourvue de 170 incubateurs locaux. Toutefois, les écosystèmes numériques locaux doivent faire l’objet d’un accompagnement. En matière d’entreprenariat, les besoins sont immenses et les consommateurs de produits high-tech foisonnent. Jeremy Hodara, fondateur de Jumia, l’équivalent d’Amazon en Afrique, s’est adapté aux réalités du terrain. Son entreprise possède à la fois une flotte de matériel roulant mais travaille aussi avec des livreurs à pied.
Il serait plus judicieux d’adapter le marché aux réalités locales comme dans le cas du succès de Whatsapp sur mobile, plus simple d’usage et d’accès qu’une couverture numérique à base d’ordinateurs connectés.